Me voilà de retour à Althurian ! Le voyage est très rapide et c’est très impressionnant : il me suffit de traverser la porte pour me retrouver dans un autre monde. La première fois, j’avoue que j’avais un peu peur ! Étant issue d’une nouvelle espèce, Adaline s’inquiétait du fait que je réagisse mal en traversant la porte pour aller vers un nouveau monde. C’est pour cette raison que j’avais rencontré Azélia. Nous avions pris le temps de lui poser toutes nos questions afin de s’assurer que le voyage ne serait pas trop risqué pour moi. Les risques étant minimes, j’avais alors décidé de franchir le passage. Reconnaissant le travail d’Azélia sur la porte apparue chez Aurore, je savais que je pourrais la traverser en toute sécurité.
C’est un bonheur de revenir à Althurian. Aussitôt la porte franchie, je me sens différent ! Un sentiment de légèreté m’envahi. J’avais oublié à quel point je pouvais être libre de mes mouvements dans mon monde natal. Ici, je peux me déplacer sans aucune difficulté, je peux parcourir des kilomètres sans aide extérieur et je bondis de joie grâce à cette liberté retrouvée ! Je suis impatient d’aller courir dehors et de revoir la clairière d’Adaline !
En regardant autour de moi, je reconnais l’atelier d’Azélia. C’est un très grand espace, très lumineux et très coloré. Sur ma gauche, je découvre un salon chaleureux où Azélia reçoit ses clients. Un peu plus loin, se trouvent quelques portes qui semblent terminées, elles seront bientôt livrées à leurs destinataires. Au fond, derrière une grande vitre on aperçoit l’atelier de peinture où les portes seront colorées : une porte d’un rouge profond est en train de sécher. Sur ma droite se trouve un grand mur avec de nombreux rangements. C’est ici qu’Azélia stockent toutes les petits éléments des portes : poignées, charnières, carreaux, feuilles, fleurs… Devant ces rangements, un petit îlot en forme de L avec quelques outils qui lui permettent de travailler les fleurs qui décorent ses portes. Dans le fond, un espace est dédié au mobilier. Parfois, lorsque les commandes de portes sont moins nombreuses, Azélia aime réaliser des meubles.
Au centre de l’atelier, une fée à la longue chevelure rose bonbon est en train de poncer une grande pièce de bois. Elle a dû sentir ma présence car elle s’arrête et se retourne vers moi ! Azélia pose son outil, s’approche de moi et me sourit. « Curio, quel plaisir de te revoir ! J’ai beaucoup de chose à te dire ! Va t’installer sur le canapé, je vais fermer l’atelier pour que nous ne soyons pas dérangés. »